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introduction

giques, la patrie d’une chanson de geste. Mais nous pouvons du moins considérer comme très probable que la seconde partie de Raoul appartient à la région qui avoisine l’Ile-de-France en tirant vers le nord-est. La confusion d’an et d’en exclut le nord et l’ouest de la France, les formes en omes ne permettent pas de s’avancer trop à l’est ni de descendre trop au-sud.


V. — MANUSCRITS.


I. — Le manuscrit de Paris. État matériel ; langue.


On ne connaît actuellement qu’un seul manuscrit de Raoul de Cambrai, celui qui a servi à la présente édition comme à la précédente. Il appartient, d’ancienne date, à la Bibliothèque nationale où il porte le no 2493 du fonds français (no 8201 de l’ancien fonds)[1]. C’est un petit volume en parchemin, mesurant 14 centimètres et demi de hauteur sur 10 de largeur, ayant les dimensions et toute l’apparence extérieure de ces exemplaires qu’on appelle ordinairement, à tort ou à raison, manuscrits de jongleurs. Il se compose de 150 feuillets de parchemin où l’on reconnaît, à première vue, deux écritures. L’une, fine et régulière, est du milieu ou du troisième quart du xiiie siècle ; l’autre, plus grossière et moins soignée, est visiblement postérieure, bien qu’on puisse encore l’attribuer au xiiie siècle. Le lecteur en jugera par le fac-similé joint à la présente publication, dans lequel on voit les deux écri-

  1. Il est porté, sans mention de provenance, sur l’inventaire de 1682. Nous devons ajouter qu’au dernier feuillet on peut lire encore, bien que l’encre ait pâli, la marque propria ou propia, dont l’existence a été constatée sur beaucoup de mss. provenant du connétable de Lesdiguières (Voy. Romania, XII, 340).