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iv. - style, versification et langue

que probable de ce dernier remaniement de Raoul. Nous ne saurions apporter à l’appui de cette opinion aucune preuve décisive : il doit nous suffire qu’elle soit en elle-même vraisemblable et qu’elle ne soulève aucune objection. Il ne paraît pas admissible, dans l’état actuel de nos connaissances, qu’une chanson de geste rimée soit antérieure au troisième tiers du xiie siècle. Et, d’autre part, si le poème n’offre aucun caractère de grande ancienneté, on n’y trouve non plus aucune forme de langage qui trahisse une époque plus récente que la fin du xiie siècle ou le commencement du xiiie.


2. — Seconde partie du poème.


La seconde partie (tirades ccl à cccxliv) nous occupera moins longtemps que la première. Nous la possédons telle qu’elle est sortie des mains de l’auteur[1] ; entre celui-ci et nous, aucun réviseur ni renouveleur n’est venu s’interposer. L’étude de cette continuation médiocrement heureuse de l’ancien Raoul est donc assez simple. Sans offrir rien de particulièrement remarquable, le style de ce nouveau poème n’est réellement pas mauvais. Sans doute les locutions banales, les chevilles destinées à compléter le vers ne sont pas rares dans les cent quarante-cinq dernières tirades, mais elles sont incomparablement moins fréquentes que dans les deux cent quarante-neuf premières. C’est que l’assonance, tout en donnant à l’oreille une satisfaction suffisante, est bien loin d’apporter à l’expression les mêmes obstacles que la rime. Aussi,

  1. Bien entendu, sauf les fautes du copiste qui ne laissent pas d’être assez nombreuses.