poème est fait sur trente-deux rimes masculines et treize féminines. On en trouvera l’indication détaillée dans une table spéciale à la fin du volume. Ces rimes ne sont pas absolument pures. Comme en maint autre poème, quelques assonances se montrent çà et là.
Rime a. Régulièrement cette rime, qui est multipliée à l’excès dans les poèmes monorimes d’une époque tardive, ne devrait contenir que les prétérits, 3e personne du singulier de la première conjugaison, a du verbe avoir et, par suite, les futurs à la troisième personne du singulier, enfin quelques mots tels que va (d’aller), ça, la, ja. Mais, à ces rimes, notre poème joint cheval 2419, Hainau 2883.
Rime ai. Point d’assonnances, sinon peut-être ja 5035, mais on peut croire que le remanieur a voulu mettre jai. Cette forme n’était guère de son dialecte, mais nous verrons que cette considération le gênait peu.
Rimes ais et ait. Rien à remarquer.
Rime ans. Deux sortes d’irrégularités : 1o admission d’un mot en en, à savoir gent 3913 ; 2o admission de mots qui, grammaticalement, ne devraient pas se terminer par s. Ainsi, aux vers 2323-4, connoissans et nuissans, suj. plur., devraient être écrits connoissant, nuissant[1]. Ce genre d’irrégularité se montre, plus ou moins, dans toutes les rimes en s, et il est assez malaisé de savoir si le renouveleur a sacrifié la grammaire à la rime ou la rime à la grammaire. Il y a des cas qui ne prêtent pas au doute : il est bien certain, par exemple, qu’au v. 3931 la leçon du ms. a trestout no vivant est à conserver, bien qu’elle n’offre pas une rime excellente ; vi-
- ↑ À moins de corriger, au v. 2324, serez en serai ; en ce cas, nuissans, suj. sing., serait régulier.