gnages provençaux par la mention d’un passage des Razos de trobar d’où semble résulter, sans que le fait soit absolument certain, que l’auteur de cet aimable petit traité avait quelque connaissance de notre chanson de geste. Dans la liste des substantifs masculins de la déclinaison imparisyllabique, il cite Bernier, au cas régime Bernison (Ed. Stengel, p. 79, lignes 34 et 41). Ce sont bien les deux formes sous lesquelles se présente le nom de l’écuyer de Raoul, et ce qui donne à croire que Raimon Vidal a réellement eu ce personnage en vue, c’est qu’en fait, Bernison ou, selon notre poème, Berneçon, n’est guère une forme régulière de régime : c’est plutôt un diminutif ; de sorte que l’idée de présenter deux formes Bernier et Bernison comme étant, l’une le cas direct, l’autre le cas oblique du même nom, ne serait probablement pas venue à l’auteur des Razos, s’il ne les avait vues employées dans ces deux fonctions par notre poème.
Enfin, à tous ces témoignages il en faut ajouter un qui peut être rangé au nombre des plus importants : l’épisode tiré de Girbert de Metz que nous avons publié à la suite de Raoul de Cambrai et qui n’est autre chose qu’une sorte de contrefaçon ou d’adaptation de notre poème.
Cet épisode, qui comprend près de 800 vers, fait partie d’une continuation de Girbert qui figure seulement, à notre connaissance, dans le manuscrit des Loherains conservé à la Bibliothèque nationale, sous le no 1622 du fonds français. On y présente Raoul de Cambrai comme un membre du lignage des Lorrains. Ici, nulle mention de Raoul Taillefer ni d’Aalais, auxquels une tradition constante donnait Raoul pour fils ; nulle mention non plus du manceau Gibouin ni de Guerri le Sor. Le père