par le guerrier lorsqu’il est désarmé, et ceux qu’il exprime ensuite lorsqu’il est revêtu de ses armes. Il faut supposer que cette opposition a disparu de la rédaction qui nous est parvenue. Et cependant il semble qu’il en reste quelque chose dans ces vers prononcés par Guerri :
Vos me clamastes coart et resorti ;
La cele est mise sor Fauvel l’arabi :
N’i monteriés por l’onnor de Ponti,
Por q’alissiés en estor esbaudi.
Guillaume de Tudèle (entre 1210 et 1213) compare l’incendie de Béziers par les croisés, en 1209, à un incendie évidemment fameux qui aurait eu pour auteur Raoul de Cambrai :
Aisi ars e ruinet Raols cel de Cambrais
Una rica ciutat que es pres de Doais.
Poichas l’en blasmet fort sa maire n’Alazais ;
Pero el lan cujet ferir sus en son cais.
Littéralement il faudrait traduire : « Ainsi Raoul, celui de Cambrai, brûla et ruina une riche cité qui est près de Douai. Puis l’en blâma fort sa mère, dame Aalais, et pour cela il la pensa frapper au visage. » S’agit-il de l’incendie d’Origni ? Mais il est peu probable que l’auteur ait commis la faute de désigner une abbaye par les mots « une riche cité ». On peut hésiter entre deux hypothèses. La première consiste à supposer une lacune d’un vers après le second des vers cités, en traduisant : « Ainsi Raoul, celui de Cambrai, une riche cité qui est près de Douai, brûla et ruina [le moutier d’Origni]. Puis… » La seconde hypothèse est que Guil-