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introduction

Voici l’analyse du passage qui nous intéresse dans cette chronique. On en trouvera le texte à l’appendice :

(1) Herbert, comte de Saint-Quentin, meurt laissant quatre fils qu’il a placés, avant de mourir, sous la garde de son frère Eilbert. Comme on procédait aux funérailles, le comte de Cambrai Raoul envahit la terre des fils du défunt que le roi, son oncle, avait eu la faiblesse de lui concéder.

(2) Tout au début, Raoul attaque la ville de Saint-Quentin et l’incendie. Puis il met le feu à un couvent de religieuses, récemment fondé par les fils Herbert, pour une dame de noble origine, qui, après avoir été séduite et puis abandonnée par le comte Eilbert, avait pris le parti de renoncer au monde.

(3) Cette dame avait eu du comte Eilbert un fils que Raoul avait recueilli et dont il avait fait son écuyer. Ce jeune homme, voyant que sa mère avait péri dans l’incendie du monastère, se répandit en plaintes qui excitèrent la colère de Raoul. Celui-ci s’emporta jusqu’à chasser son écuyer, après l’avoir blessé à la tête. Bernier se réfugia auprès de son père, Eilbert, qui l’arma chevalier, et bientôt la guerre commença.

(4) Un jour ayant été fixé pour la bataille[1], Bernier alla trouver son seigneur pour lui proposer un accord au sujet de la mort de sa mère. Accueilli par des injures, il se considéra comme délié de son serment de fidélité envers Raoul. Le combat s’engage ; Raoul périt de la main de son ancien écuyer. Les terres enlevées aux hoirs de Herbert leur furent rendues.

(5) Après un certain laps de temps, un neveu de Raoul, nommé Gautier, vient demander à Bernier raison de la mort de son oncle. Bernier se défend en rappelant la blessure qu’il a reçue de Raoul, et les dommages que les siens ont éprouvés par le fait de ce dernier.

  1. C’est ce qu’on appelait, au moyen âge, bataille aramie.