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introduction

Heidré, en Famine[1]. Après une vie agitée, marquée par des événements, tels qu’un siège (fabuleux) de la ville de Reims entrepris pour la vengeance d’une injure particulière et la guerre contre Raoul de Cambrai, le comte Ybert, sous l’impulsion de sa compagne Hersent, femme d’une piété éprouvée, aurait fondé six monastères : les abbayes de Waulsort et de Florennes, au diocèse de Liège et au comté de Lomme, les abbayes de Saint-Michel en Thiérache et de Bucilly dans la portion du diocèse de Laon qui avoisinait celui de Cambrai, et, enfin, les abbayes d’Homblières et du Mont Saint-Quentin de Péronne, au diocèse de Noyon[2]. La chronique de Waulsort lui attribue, en outre, la reconstruction de l’église métropolitaine de Reims[3], précédemment incendiée par lui après la prise de la ville. La légende monastique que nous analysons ne lui connaît point d’autre enfant que le bâtard Bernier, mort prématurément peu après la conclusion de la paix avec Gautier de Cambrai[4] : aussi rapporte-t-elle qu’après la mort de la comtesse Hersent,

  1. « Rex Ludovicus ex prosapia Caroli Magni ultimus, volens honorare dignis muneribus, tradidit ei (Ebroino) sub regalibus testamentis villas suæ ditioni subjectas duas, quæ propter dignitatem honoris ejus sui nominibus hic annotabuntur : una quæ est in Condruso dicitur Anthina, et altera quæ adjacet in Famenna nuncupabatur Heidra (Ibid.). »
  2. Chronicon Valciodorense. Cf. les articles consacrés à ces divers monastères par les auteurs de la Gallia Christiana.
  3. « Et ut ex rivulo septiformis spiritus stillicidium participiumque, spiritualis renovationis donum gradatim in se valeret multiplicare, senario numero constructarum ecclesiarum septimam ob honorem genitricis Dei, ob restaurationem Remensis ecclesiæ adjecit. » (Chronicon Valciodorense, p. 524 de l’édition in-4o).
  4. Voyez l’extrait du Chronicon Valciodorense, publié en appendice.