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introduction

gues le Grand, conclut alors avec les Normands[1]. Raoul de Gouy terminait, vers la fin de l’année 926[2], une carrière qui, malgré sa brièveté, paraît avoir été celle d’un homme fameux en son temps.

La chronique de Flodoard, d’où nous tirons le peu qu’on sait de Raoul de Gouy, offre aussi quelques renseignements sur sa parenté. Raoul avait probablement perdu son père dès son enfance, car l’annaliste rémois en l’appelant « fils de Heluis[3]», nous fait seulement connaître le nom de sa mère : celle-ci, remariée à Roger, comte de Laon, qui lui donna plusieurs fils, devint veuve pour la seconde fois, peu de temps après la mort de Raoul de Gouy[4].

Le premier éditeur de Raoul de Cambrai s’est donc, on le voit, complètement trompé en considérant le héros de son poème comme le fils d’un comte Raoul qui fut tué,

  1. « Hugo, filius Rotberti, pactum securitatis accipit a Nortmannis, terra filiorum Balduini, Rodulfi quoque de Gaugeio atque Hilgaudi, extra securitatem relicta. » (Ibid., anno 925).
  2. « Rodulfus comes, filius Heiluidis, obiit. Non multo post etiam Rotgarius, vitricus ejus, comes Laudunensis pagi, decessit. » (Ibid., anno 926 in fine). L’identité de Raoul, fils d’Heluis, avec Raoul de Gouy, n’est pas douteuse, puisque celui-ci était privignus de Roger et que celui-là avait le comte Roger pour vitricus (voyez plus haut, p. xvii n. 2).
  3. Voyez la note précédente.
  4. L’annonce de la mort de Raoul de Gouy est suivie dans Flodoard (Annales, anno 926) de celle de la mort du comte Roger, son beau-père (voyez ci-dessus, n. 2). Le château de Mortagne, sur l’Escaut, non loin de Tournai, appartenait à ce Roger et passa à ses fils (Annales Flodoardi, anno 928), dont l’un, nommé Roger, comme son père, lui succéda comme comte de Laon (Ibid., anno 927), et tint, en outre, durant dix ans, la ville de Douai en fief du duc Hugues le Grand (Ibid., années 931 et 941).