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introduction

de sentiments chevaleresques, il défie en combat singulier les hommes de Corsuble. Trois d’entre eux sont successivement vaincus et tués par lui. Corsuble ne savait plus qui envoyer contre lui lorsque le gardien de sa prison lui donna le conseil d’appeler à son aide Bernier, en lui promettant la liberté. On fait sortir Bernier de prison, on le fait manger, on l’arme et on l’envoie jouter contre Aucibier. Bernier réussit, non sans peine, à battre son redoutable adversaire, dont il rapporte la tête à Corsuble. Joie de celui-ci qui fait à Bernier les offres les plus magnifiques pour le retenir auprès de lui, mais qui consent toutefois à le laisser partir après l’avoir comblé de présents[1] (tir. ccxcvii).

Mais Bernier n’était pas au bout de ses peines. Il se rend d’abord à Saint-Gilles, et là on lui apprend que sa femme est retournée à Ribemont, tandis que son fils Julien a été emmené par les Sarrasins. Il se remet en route, arrive à Ribemont, où Savari lui conte comment Béatrix a été livrée à Herchambaut par le roi, avec la connivence de Guerri. Bernier se dispose aussitôt à reconquérir sa femme, mais d’abord il veut savoir quels sont ses sentiments à son égard. Il se déguise en marchand de remèdes et se rend à Abbeville. Là, il rencontre Béatrix, apprend de sa bouche qu’elle n’a pas cessé d’aimer son premier époux, et qu’elle a réussi jusqu’ici à se préserver des atteintes du second. Herchambaut lui-même fait bon accueil au prétendu médecin et lui demande une recette qui lui rende le libre exercice de ses facultés. Le faux médecin lui assure qu’il n’y a qu’à se baigner avec sa femme dans une source voisine. Béatrix, qui n’a pas re-

  1. Toute cette scène rappelle le duel d’Ogier et du géant Brehier dans Ogier le Danois