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i. - analyse du poème

pour Saint-Gilles, accompagné de sa femme et de son neveu Savari. À peine y était-il arrivé que sa femme accoucha d’un fils, qui reçut le nom de Julien de Saint-Gilles.

Sur ces entrefaites, le roi Corsuble et l’émir de Cordoue envahirent le pays et vinrent assiéger Saint-Gilles. Bernier monte aussitôt à cheval et, à la tête d’une poignée d’hommes, il se porte au-devant des Sarrasins. Malgré sa valeur, il est fait prisonnier, et les Sarrasins l’emmènent avec eux en Espagne, emportant son fils nouveau-né dont il se trouve séparé. Sa femme est ramenée à Ribemont par Savari (tir. cclxxxiv).

La nouvelle du malheur de Bernier ne tarde pas à parvenir jusqu’au roi ; le messager qui la lui apporte, enchérissant sur ce qu’il avait entendu dire, annonce que Bernier a péri dans le combat. Sur ce, Herchambaut de Ponthieu demande au roi de lui donner Béatrix, qui, déjà une première fois, lui a été enlevée par Bernier. Il promet au roi de riches présents et obtient son consentement. Le roi, en effet, décide Guerri à lui livrer sa fille qui est aussitôt, malgré sa résistance, mariée à Herchambaut. Celui-ci l’emmène à Abbeville où il célèbre ses noces. Mais voilà qu’arrive un médecin ambulant qui offre des remèdes merveilleux, entre lesquels une herbe qui a la propriété de mettre la dame qui la porterait sur elle à l’abri de toutes les tentatives qu’on pourrait faire contre sa vertu. Béatrix s’empresse d’en acheter, et l’expérience lui prouve que le médecin ne l’a pas trompée (tir. ccxci).

Cependant Bernier était toujours dans la prison du roi Corsuble. Un événement imprévu l’en fit sortir. Un roi sarrasin nommé Aucibier vint assiéger la cité de Corsuble. Doué d’une force extraordinaire, en même temps qu’animé