suivis, emmenant leurs prisonniers et leur butin (tir. cclxiv).
Gautier ne tarde pas à se rendre à Arras pour épouser sa fiancée. Le mariage célébré, il se met en route, accompagné de son père, de Gautier et d’une suite nombreuse, pour Saint-Quentin. Mais le roi les a fait épier. Ils tombent dans une embuscade ; Ybert, Gautier et Béatrix sont pris et emmenés à Paris. Bernier échappe à grand’peine et vient se réfugier à Arras auprès de Guerri (tir. cclxvi).
Le roi, de retour à Paris, veut donner en mariage Béatrix à l’un de ses fidèles, Herchambaut de Ponthieu, seigneur d’Abbeville. Celle-ci refuse et se répand en lamentations. Le roi, hors de lui, veut la livrer à ses écuyers. Mais la reine la protège et la prend sous sa garde. Entre temps, Bernier apprend par un espion qui a pu pénétrer jusqu’auprès de la jeune fille, que dans peu de jours le roi se propose de la donner à Herchambaut. Un parlement sera tenu à cet effet hors Paris, à Saint-Cloud. Bernier et Guerri viennent s’embusquer avec trois mille chevaliers dans la forêt de Rouvroi[1]. Ils reprennent de vive force la jeune fille et font un grand nombre de prisonniers, entre lesquels la reine et son fils, le petit Lohier. Le roi échappe à grand’peine par la Seine, en bateau. Peu après, la paix est faite, à condition que les prisonniers seront rendus de part et d’autre (tir. cclxxxi).
Bernier vivait paisiblement depuis plus de deux ans lorsque l’idée lui vint de se rendre en pèlerinage à Saint-Gilles. Il avait, en sa vie, tué bien des hommes, entre lesquels son seigneur Raoul, et il voulait, par l’entremise du saint, faire sa paix avec Dieu. Il se mit donc en route
- ↑ V. 6410. C’est le bois de Boulogne.