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i. - analyse du poème

jettent sur le roi qui est blessé dans la lutte. Ils se retirent en mettant le feu à la cité de Paris, et chacun retourne en son pays, tandis que le roi mande ses hommes pour tirer vengeance des barons qui l’ont insulté (tir. ccxlix).

C’est ici que s’arrête la partie rimée du poème. Ce qui suit a le caractère d’un roman d’aventures.

Gautier est revenu à Cambrai, Guerri est à Arras avec Bernier, devenu son ami.

L’accord a été fait, au sujet de la mort de Raoul, grâce à l’entremise d’un saint abbé. Or, Guerri avait une fille nommée Béatrix, qui devient amoureuse de Bernier et ne tarde pas à lui avouer son amour dans les termes les moins équivoques. Bernier, mu par un sentiment de délicatesse, hésite d’abord : il ne peut, lui bâtard, prétendre à la main d’une fille qui a pour père un aussi haut baron que Guerri d’Arras. Aussi ne la demandera-t-il pas. Mais, si on la lui offre, il ne refusera pas. Guerri, pressé par sa fille, intervient, et les deux jeunes gens se fiancent (tir. cclvi).

Bernier se rend à Saint-Quentin auprès de son père, qui apprend avec joie le bonheur qui vient d’écheoir à son fils. Il s’engage à donner Ribemont en douaire à la jeune fille. Sur ces entrefaites, on apporte la nouvelle que le roi de France est à Soissons et se prépare à envahir la terre d’Ybert de Ribemont. Celui-ci se hâte de rassembler ses hommes et marche sur Soissons. Dans le combat qui s’engage avec les troupes royales, le manceau Gibouin, cause première de la guerre où périt Raoul, est tué par Bernier et le roi est abattu de son cheval par Ybert. Les deux barons ne veulent pas pousser à bout leur succès ; ils se souviennent que c’est contre le roi leur seigneur qu’ils combattent, et se retirent sans être pour-