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i. - analyse du poème

soient enterrés. Elle lui est accordée, mais, à la vue de son neveu mort, sa colère se réveille et il recommence la lutte. Il est battu et s’enfuit avec les débris de sa troupe (tir. clxxii).

On rapporte à Cambrai le corps de Raoul. Lamentations d’Aalais. Sa douleur redouble quand elle apprend que son fils a été tué par le bâtard Bernier. Son petit-fils Gautier vient auprès d’elle : c’est lui qui héritera du Cambrésis. Il jure de venger son oncle. Heluis de Ponthieu, l’amie de Raoul, vient à son tour pleurer sur le corps de celui qu’elle devait épouser. On enterre Raoul (tir. clxxxii).

Plusieurs années s’écoulent[1]. Gautier est devenu un jeune homme, il pense à venger son oncle. Guerri l’arme chevalier, et la guerre recommence. Un premier engagement a lieu sous Saint-Quentin. Gautier se mesure par deux fois avec Bernier et à chaque fois le désarçonne. À son tour, Bernier, qui a vainement offert un accord à son ennemi, vient assaillir Cambrai. Gautier lui propose de vider leur querelle par un combat singulier. Au jour fixé, les deux barons se rencontrent, chacun ayant avec soi un seul compagnon : Aliaume de Namur est celui de Bernier, et Gautier est accompagné de son grand-oncle Guerri. Le duel se prolonge jusqu’au moment où les deux combattants, couverts de blessures, sont hors d’état de tenir leurs armes. Mais un nouveau duel a lieu aussitôt entre Guerri et Aliaume. Ce dernier est blessé mortellement ; Gautier, un peu moins grièvement blessé que Bernier, l’assiste à ses derniers moments. Bernier, qui est cause de ce malheur, car c’est lui qui a excité Aliaume à se battre, accuse Guerri d’avoir frappé son

  1. Peut-être cinq ans ; voy. v. 3785.