tendre par man ? — Mains (manus)? mant, racine de commant (mandatum) ; ou mant, mante, manteau ? Ce dernier sens paraît possible, puisqu’on a lu déjà, p. 14, v. 14 : soto son mantel culcer. J’ai préféré un sens moins étroit, plus général : faire son commant (se mettre à ses ordres).
A la roïne plus ne vait en present.
On pourrait lire aussi :
Devant la roine plus ne vait en présent.
Raoul de Cambrai, p. 210 :
Nos .v. espées te sont ci en present.
Et p. 336 :
Tant com je sui devant vous en present.
Foulque de Candie, ms. de Boulogne-sur-Mer, fol. 42 r°, col. 2, et fol. 241 r°, col. 2 :
Devant le roi vos metés en present.
Voit Anfelise devant lui en present.
P. 21, v. 13 : li peres raemans (Raoul de Cambrai, p. 154). Raemans, rédempteur ; mais on trouve aussi roi amant. V. par ex. Huon de Bordeaux, p. 88 : Dieu, le roi amant.
Par lui fu mise la roine en grant torment.
J’ai fait compter ce mot d’ordinaire pour trois syllabes ; parfois cependant, comme ici, je l’ai réduit à deux, en supprimant la diérèse, en quoi j’ai suivi l’exemple de plusieurs bons trouvères. L’auteur d’Auberi le Bourguignon, par exemple, au recto et au verso du même feuillet, écrit :
Forment me poise du rice roi Orri,
De la roïne que Turc enmainnent si.