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Macaire.

dit, que es ou ez n’est autre chose qu’ecce. Je ferai remarquer seulement qu’ecce en latin était suivi tantôt du nominatif, tantôt de l’accusatif, tandis que dans nos vieux textes français ez est d’ordinaire suivi du cas régime. Je me conforme à cette habitude ici et ailleurs.

P. 9, v. 17 :

Et dist Macaires : « D’el vos covient penser. »

d’el (de alio) d’autre chose, autrement. On disait de même : d’el vos covient parler.

Quant m’estordras, d’el te covient parler.

(Moniage Renoart, ms. fr. 774, fol. 148 r°, col. 2.)

P. 9, v. 23 : Or orrés ja com... (Huon de Bordeaux, p. 129, v. 17.)

P. 9, v. 25 : tos les membres coper, — ou tranchier. V. par ex. Gaydon, p. 21, v. 1, et p. 23, v. 3.

P. 10, v. 9 : Apiçer. C’est l’italien appiccare, accrocher. Le mot français usité en pareil cas est encroer ou encruer. Les exemples abondent. On disait également encroer à unes fourches et encroer as fourches.

A unes fourqes soit Gerars encrués.

(Huon de Bordeaux, p. 308.)

P. 10, v. 20 :

De son vita non cura anpelo pelé.

Je ne vois en italien qu’amperlo qui se rapproche d’anpelo, et rien de pareil en français. Anpelo ou amperlo a probablement pris la place d’œuf ou d’ail qui se trouvait dans le texte français. Rien de si commun que oef pelé ou ail pelé, comme dans ce vers :

Je ne le pris vaillant .I. ail pelé.

(Huon de Bordeaux, p. 172.)

Amperlo signifie aubépine, et doit se prendre ici sans doute pour le petit fruit de cet arbrisseau.