« Ce que Diex vous anvoie nel refusés néant.
— Amis, dit li hermites, sachiez tot vraiemant.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Si com je cuit et croi et me fet antandant. »
Varocher regarda li rois an sorriant ;
Por ce qu’il le vit nice et de si fet semblant[1],
Bien sot que li vallés ne li estoit noiant.
« Joscerant, dist li rois, .c. mercis vos en rant,
« Car mon filluel m’avés gardé si longuemant. »
.I. serjant apela qui ot non Elinant,
Et cil s’agenoilla devant lui meintenant.
« Sés tu, ce dit li rois, que te vois commandant ?
« Si d’eschés et de tables apren bien cest enfant
« Et de tos les mestiers qu’à chevalier apant. »
Et cil li respondit : « Tout à vostre commant. »
Sa mere aloit vooir et. . . . . . . . . .
Et li borjois son oste qui ot bon esciant.
Li borjois ot .ii. filles moult beles et plesant ;
L’aisnée vint à lui, si le vet acolant :
« Sire frans damoiseax, entendez mon semblant :
« Alevé vous avons et norri, bel enfant.
« Quant venistes céans vos n’aviés noiant ;
« Varochers vostre peres, qui a le poil ferrant,
« Amena vostre dame, sachois, moult povrement.
« Nos vous avons servi moult [amiablement][2]
« S’or voliés estre sages, mar irois en avant,
« Mès prenés moi à feme, je le voil et demant. »
« Looys, biaus dous frere, entendés ma proiere ;
« Aiés merci de moi, ne sui pas losengiere.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Paris n’ama Eleine que il avoit tant chiere. »
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Macaire.