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Préface.

l’on aperçoit deux cheminées : la première au milieu de la longueur, en face du spectateur ; la seconde, à l’extrémité de gauche. Des peintures qui ornaient le manteau de ces deux cheminées, du Cerceau n’a figuré l’une que par des traits indistincts ; il a pris soin, au contraire, d’indiquer le sujet de l’autre, celle qui surmontait la cheminée du milieu, par un croquis léger où l’on distingue fort bien un champ de combat, clos par une balustrade ; au milieu de ce champ, un homme assailli par un chien ; à gauche, un tonneau ; et autour de la balustrade, des spectateurs. Le même sujet, la même disposition, se retrouvent dans notre estampe. N’en est-ce point assez pour conclure qu’elle reproduit la peinture du château de Montargis ? Si l’on en doutait, certains détails de l’estampe, que ne pouvait relever le crayon de du Cerceau dans un croquis presque microscopique, suffiraient à dissiper toute incertitude. Mais, avant de les signaler, il faut rapporter un passage de la notice que renferme le premier volume de Les plus excellents Bastiments de France sur le château de Montargis.

« En ce lieu, dit l’auteur, les Roys ont souventefois fait leur résidence ; et neantmoins n’est l’on certain qui ont esté ceux qui ont faict bastir ces edifices, sinon qu’il se trouve au bas de la couverture de l’escallier de la grand’salle, où sont les armes de France, ces mots : Charles huitiesme, combien que par là on ne puisse inferer que ce soit luy qui seul ait fait faire les autres bastimens, comme estans beaucoup plus anciens, et de divers temps que de son regne. »