de ses barons. « Primerain, dit-il à l’hôte, où donc allez-vous ainsi et que portez-vous dans votre manteau ? — Sire, c’est un bel enfant, celui d’une belle dame et avenante qui descendit l’autre jour chez moi et y accoucha. Je le porte au moutier, suivi de son père que voici. » Les barons regardent Varocher et ne peuvent se tenir de rire, car il leur fait l’effet d’un homme de rien, d’un truand, d’un sauvage. Le roi, cependant, s’approche de Primerain, et soulève le manteau qui recouvre l’enfant. Sa surprise est grande lorsqu’il lui voit une croix blanche empreinte sur l’épaule droite. À ce signe il reconnait bien que ce ne peut être le fils d’un truand. « Ne vous pressez pas, dit-il à Primerain, je veux assister au baptême de l’enfant. — À la volonté de Dieu, » répond Primerain. P. 119-121.
Le roi, sans plus tarder, se rend au moutier avec Primerain et fait mander l’abbé : « Abbé, lui dit-il, je vous prie de baptiser cet enfant pour l’amour de moi comme s’il était fils d’empereur ou prince royal, par son père et par sa mère, et de faire l’office avec la plus grande pompe. » L’abbé se conforme aux désirs du roi. Il lui demande au moment de baptiser l’enfant : « Comment voulez-vous le nommer ? — Comme moi-même », répond le roi. L’enfant reçoit donc le nom de Louis. Après la cérémonie, le roi dit à l’hôte : « Ayez grand soin de la dame, je vous prie, et que rien ne lui manque. » Il fait de plus donner de l’argent pour ses besoins au soi-disant père de l’enfant. Si Varocher s’en réjouit, il ne faut pas le demander. L’hôte s’en revient avec lui et va trouver la reine : « Dame, lui dit-il, vous avez sujet d’être fière. C’est