peut sembler excusable, pourvu que j’aie rétabli le texte de Macaire, sinon absolument tel qu’il était, au moins tel qu’il aurait pu être ; c’est-à-dire, pourvu qu’à un mot, à un tour inadmissible, j’aie substitué un terme, une locution ayant cours à l’époque où fut composé, selon moi, l’original français dont j’essaye de donner une idée.
Ai-je réussi à m’acquitter de ma tâche dans ces limites ? Pour le prouver, il me faudrait tout justifier : et ce que je conserve du texte de Venise, et ce que je propose comme correction partout où il me semble défectueux. Mais, à ce compte, le commentaire serait vingt fois plus long que le texte. J’ai donc dû me borner et laisser beaucoup à l’appréciation du lecteur, lequel, selon le degré de sa compétence, pourra juger superflues ou insuffisantes les notes qui terminent ce volume, mais m’en pardonnera, je l’espère, l’excès ou le manque, s’il veut bien considérer qu’entre tout et rien il est un moyen terme honnête, et qu’en m’y arrêtant j’ai fait le possible et le nécessaire.
Voici maintenant les exemples que j’annonçais tout à l’heure. Ils achèveront de démontrer, si je ne m’abuse, que le poëme de Macaire n’est original qu’en ce qu’il a de mauvais. Ils feront voir aussi la méthode que j’ai suivie pour lui rendre une forme ou identique ou équivalente à sa forme primitive. Je choisis ces exemples en petit nombre, mais de façon à ce qu’ils comprennent la généralité des cas.
On sait que dans son voyage à Constantinople, Blanchefleur est contrainte de s’arrêter en Hongrie par le terme de sa grossesse.