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Préface.

sens très-fidèlement, en français du temps et en vers d’une juste mesure. Rien ne prouve d’ailleurs qu’un autre manuscrit ne renfermât pas un texte plus voisin de celui du manuscrit italien et de mon essai de restitution. Ai-je besoin de dire que les manuscrits divers d’un poëme sont rarement identiques, alors même qu’ils ne contiennent qu’une seule version de ce poëme ? Si cette vérité était à démontrer, la chanson d’Aspremont, entre autres, m’en fournira mille preuves. J’en relève deux seulement en passant.

Dans le vers si fort altéré que je citais tout à l’heure

Et Naymes est del schu covru


supposons qu’au lieu de restituer

Et li vassaus la si bien recéu,


selon la leçon du manuscrit français 2495, on eût proposé :

Et li dus Naimes l’a si bien atendu.


Un critique qui viendrait à découvrir, après cette restitution, le manuscrit indiqué, serait-il fondé à triompher de la différence qu’il noterait entre l’hypothèse et la réalité ? En aucune façon, puisqu’un autre manuscrit, le manuscrit 123 du fonds de La Vallière, donne atendu au lieu de recéu.

Autre cas analogue :

Les vers du manuscrit de Berlin que je viens d’opposer à une restitution purement hypothé-