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VIII
préface

diront, comme Léon XIII : « L’Angleterre n’a pas peur de la vérité. » Le dira-t-on jamais ? Et quand les portes s’ouvriront, les papiers seront-ils là ? On sait qu’il a toujours été impossible de retracer le lien — le connecting link — entre les instructions secrètes du gouvernement britannique et l’abominable proscription des Acadiens ordonnée par Lawrence.

Quoi qu’il en soit, que les dupeurs aient été les agents de la Compagnie ou les ministres britanniques, les Métis et les ministres canadiens furent également dupes. C’est ce qu’il me paraît nécessaire d’ajouter à la page très vivante d’histoire que le Sauvage a esquissée.


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L’auteur et le lecteur me pardonneront, j’espère, ces réserves que m’imposaient mes responsabilités de directeur de journal et d’éditeur. Les ayant faites, je me sens d’autant plus à l’aise pour recommander chaudement la lecture de ces pages si instructives, non seulement à tous les lecteurs du Devoir, mais à tous ceux qui s’intéressent à la lutte pour le français. Cette étude apporte à la cause nationale par excellence des armes nouvelles et un surcroît de munitions. Elle doit nous convaincre davantage que notre premier devoir n’est pas dans les tranchées d’Europe, mais aux avant-postes de la résistance à l’anglicisation. Pour nom, les ennemis de la civilisation française et de la nationalité canadienne, ce ne sont pas les « Huns » d’Europe mais leurs émules, les boches de l’Ontario et du Manitoba.


Henri Bourassa.


N. B. — Les notes ajoutées au texte ne sont pas de l’auteur mais de l’éditeur.