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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

que chose comme elles sont coupables d’adultère, je ne le recevrais point, et je leur ferais honte. Dirigez-vous d’après cela ! » Et il présentait aux gens la tête à baiser, qui était peut-être la tête d’un forgeron qu’il avait prise dans un cimetière. Puis il donnait la bénédiction aux paysans et aux paysannes, et s’en allait de la chaire devant l’autel. Le prêtre commençait à chanter et la sonnette à tinter. Alors les femmes, les mauvaises avec les bonnes, se pressaient à l’autel avec leurs offrandes. Et celles qui avaient une mauvaise réputation, ou qui avaient quelque chose sur la conscience, voulaient être les premières. Il prenait l’offrande des mauvaises et des bonnes et ne repoussait personne. Ces femmes crédules croyaient si fermement à ses propos trompeurs, qu’elles pensaient que la femme qui se serait abstenue n’aurait pas été honnête. De cette façon, la femme qui n’avait pas d’argent donnait un anneau d’argent ou d’or, et elles s’observaient l’une l’autre pour voir si elles donnaient ; et celle qui avait donné s’imaginait avoir raffermi son honneur, et mis fin à sa mauvaise réputation. Aussi y en avait-il quelques-unes qui allaient à l’offrande deux ou trois fois, afin qu’on pût les voir et cesser de dire du mal d’elles. Il faisait les plus belles recettes qu’on eût jamais vues. Et quand il avait terminé sa recette, il conjurait celles qui avaient offert de ne plus vivre dans le péché, car elles en étaient entièrement exemptes ; assurant que s’il y en avait eu de coupables, il n’aurait pas accepté leur offrande. Ainsi les femmes