des animaux prit un pain et l’emporta. Alors Ulespiègle se mit à rire et dit : « Je vois maintenant que le proverbe est faux, qui dit : « On donne du pain à ceux qui en ont. » J’avais du pain et on me l’a pris. » Puis il ajouta : « Ô Halberstadt, Halberstadt la bien nommée ! Ta bière et ta cuisine sont bonnes, mais tes sacs à deniers sont en peau de truie. » Puis il reprit le chemin de Brunswick.
CHAPITRE XIX.
garçon boulanger, et comment il fait des
chouettes et des guenons.
uand Ulespiègle fut de retour à Brunswick,
dans l’auberge des boulangers, un
boulanger du voisinage le fit venir chez
lui et lui demanda quel était son métier. Ulespiègle
répondit : « Je suis garçon boulanger. » Le boulanger dit : « J’ai justement besoin d’un garçon ; veux-tu
entrer à mon service ? – Oui, » répondit Ulespiègle.
Comme il était chez lui depuis deux jours, le boulanger
lui dit de pétrir jusqu’au matin, car il ne pouvait
lui aider. « Bien, répondit Ulespiègle ; mais qu’est-ce
que je pétrirai ? » Le boulanger était un homme
malin et moqueur ; il lui répondit, en se moquant de
lui : « Tu es garçon boulanger, et tu demandes ce
que tu dois pétrir ? Qu’a-t-on donc l’habitude