vous ai attrapés. » Là-dessus, il leur tourna le dos et quitta le balcon, laissant là les spectateurs ; les uns juraient, les autres riaient et disaient : « C’est un mauvais farceur ; mais il nous a dit la vérité. »
CHAPITRE XV.
et traita le docteur de l’évêque de Magdebourg
et le trompa.
l y avait à Magdebourg un évêque nommé Bruno,
qui était comte de Querfurt. Il entendit parler
des tours d’Ulespiègle, et le fit appeler à Gevekenstein.
Les farces d’Ulespiègle lui plurent beaucoup,
et il lui donna des habits et de l’argent. Les
domestiques le supportaient volontiers et s’amusaient
beaucoup avec lui. L’évêque avait auprès
de lui un docteur ès droits qui se croyait savant et
sage, mais que les gens de l’évêque n’aimaient guère.
Ce docteur avait le caractère fait de telle sorte qu’il
ne pouvait souffrir les bouffons autour de lui. Il dit
à l’évêque et à ses conseillers qu’on devrait retenir
des hommes sages à la cour des seigneurs, et non
de pareils bouffons, et cela pour plusieurs raisons.
Les courtisans répondirent que le docteur avait tort ;
que celui qui n’aimait pas les bouffonneries d’Ulespiègle
n’avait qu’à l’éviter, car personne n’était
obligé de le fréquenter. Le docteur répliqua : « Les