conter de quelle façon Ulespiègle s’y était pris. Il leur dit qu’il s’était entendu avec la marchande et lui avait payé les pots d’avance. Quand ils entendirent cela, ils eurent l’air vexé de gens qui croient avoir été trompés. Mais aucun d’eux n’osait parler le premier. L’un se grattait l’oreille, l’autre la tête. Ils regrettaient tous leur marché, et s’en voulaient d’avoir ainsi perdu leurs bœufs. Enfin ils en prirent leur parti et se consolèrent en pensant que cela venait de leur maître. Quoiqu’ils eussent déjà livré leurs bœufs, ils croyaient que ce n’était qu’une plaisanterie ; mais ils durent se désabuser et reconnaître qu’ils étaient de grands fous d’avoir donné leurs bœufs pour apprendre ce secret, et que c’était une tromperie. Quant à Ulespiègle, il avait gagné à cela un bœuf gras.
CHAPITRE LXXXVIII.
qui portait des prunes au marché d’Einbeck,
et lui salit sa marchandise.
ne fois, les nobles princes de Brunswick
donnèrent un tournoi, avec courses de bagues
et autres réjouissances, dans la ville
d’Einbeck, où se trouvèrent beaucoup de princes et
seigneurs étrangers avec leur suite. C’était en été, à
l’époque de la maturité des prunes et autres fruits.