et s’enfuit dans la cour. Elle pensait que le loup avait mangé les enfants. Cependant Ulespiègle et les marchands continuaient à crier qu’on leur apportât à boire. L’aubergiste, pensant que la servante était endormie, appela le valet. Celui-ci se leva, voulut allumer la chandelle, vit le loup, pensa qu’il avait mangé la servante, laissa tomber sa chandelle, et s’enfuit à la cave. Ulespiègle entendait ce qui se passait, et dit aux marchands : « Réjouissez-vous ; cela va bien ! » Ulespiègle et les marchands crièrent pour la troisième fois où étaient le valet et la servante, qu’ils ne leur apportaient pas à boire ; que l’aubergiste vînt lui-même et leur apportât une lumière ; qu’ils ne pouvaient sortir de la chambre, et qu’ils voulaient s’en aller. L’aubergiste pensa que le valet aussi était endormi. Il se leva furieux et dit : « Est-ce le diable qui a fait les Saxons, avec leur soif ? » En disant cela, il allumait une chandelle. Il vit le loup, debout près du foyer, qui tenait les souliers dans sa gueule. Il se mit à crier : « Au meurtre ! à l’aide, chers amis ! » Il courut dans la chambre des marchands et leur dit : « Chers amis, secourez-moi ! Un monstre horrible est en bas près du feu, et a dévoré mes enfants, ma servante et mon valet ! » Les marchands furent bientôt prêts, ainsi qu’Ulespiègle ; ils s’approchèrent du feu avec l’hôte ; le valet sortit de la cave, la servante rentra, la femme sortit de sa chambre avec les enfants sur les bras ; tout cela était encore vivant. Ulespiègle s’avança et poussa le loup avec le pied. Le loup tomba et ne remua ni pied ni