dit Ulespiègle. – Je demande cela parce que tu m’as gâté ces si bonnes planches. – Cher maître, dit Ulespiègle, j’ai fait comme vous m’avez dit ; si le bois est gâté, c’est votre faute. – Tu es un polisson, lui dit le maître en colère ; c’est pourquoi tu n’as qu’à quitter mon atelier ; je n’ai pas besoin de ton travail. » Ulespiègle s’en alla sans avoir mérité beaucoup de reconnaissance, quoiqu’il fît tout ce qu’on lui commandait.
CHAPITRE LXIII.
et ne trouve de travail nulle part.
es Électeurs étaient irrités les uns contre les
autres, de sorte qu’il n’y avait pas d’empereur.
Il arriva que le comte de Supplenbourg
fut choisi pour empereur, bien qu’il y eût plusieurs
Électeurs qui pensaient à s’emparer par force de la
couronne impériale. Cet empereur nouvellement élu
fut obligé d’assiéger Francfort pendant six mois, et
d’attendre qu’on l’en fit déloger. En voyant tant
de gens à pied et à cheval réunis, Ulespiègle se demanda
ce qu’il y aurait bien à faire là pour lui. « Il
vient là beaucoup de seigneurs étrangers, se dit-il ;
s’ils ne me prennent pas à leur service, au moins je
vivrai. » Là-dessus il se mit en route. Il arrivait des
seigneurs de tous les pays. Il advint que l’évêque