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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

le lièvre, et six deniers pour le vieux sac dans lequel il était. Le fourreur l’emporta chez le chef de leur corporation, où ils étaient tous réunis en bonne humeur et à grand bruit, et leur dit comment il avait acheté le plus beau lièvre vivant qu’il eût vu depuis un an. Ils se mirent tous à le tâter. Comme ils voulaient le manger pour leur mardi gras, ils résolurent de le lâcher tout vivant dans un jardin clos, et se procurèrent des chiens, car ils voulaient se donner le passe-temps de la chasse au lièvre. Quand ils furent réunis, ils lâchèrent le lièvre, et les chiens après lui. Comme le lièvre ne pouvait guère courir, il grimpa sur un arbre, et se mit à faire maouaou ! Il aurait bien voulu s’en aller. Quand les fourreurs virent cela, ils se mirent à crier : « Hé ! vous autres bons camarades, qui vous êtes moqués de nous avec le chat, venez, venez ! tuez-le ! » Pendant ce temps Ulespiègle avait changé d’habits, en sorte qu’il ne pouvait être reconnu.



CHAPITRE LVI.


Comment, à Brunswick, sur la chaussée, Ulespiègle fit
bouillir du cuir chez un tanneur, avec des
chaises et des bancs.



En quittant Leipzig, Ulespiègle s’en alla à Brunswick, chez un tanneur qui préparait le cuir pour les cordonniers. C’était en hiver,