fait il y a mille ans, il n’y a personne ici qui s’en souvienne. Si vous n’êtes pas contents de ce que je vous ai enseigné, et si vous ne m’en savez aucun gré, vous le prendrez comme il vous plaira, et vous pouvez vous en retourner là d’où vous venez. » Les tailleurs étaient furieux contre lui, car ils étaient venus de loin, et ils lui auraient volontiers fait un mauvais parti ; mais ils ne pouvaient monter où il était. Ainsi ils se séparèrent. Une partie étaient fort mécontents d’avoir fait ainsi un long voyage pour rien, et de n’y avoir gagné que de la fatigue ; et ceux qui demeuraient dans la ville riaient et se moquaient d’eux, de ce qu’ils s’étaient ainsi laissé attraper, et dirent que c’était leur faute, et qu’ils avaient eu tort de se fier aux paroles d’un fou, car ils savaient depuis longtemps quel oiseau c’était qu’Ulespiègle.
CHAPITRE LI.
parce que son maître lui avait défendu de
fêter le lundi.
tant venu à Stendel, Ulespiègle s’engagea
chez un fileur de laine. C’était un dimanche.
Le fileur lui dit : « Mon cher garçon, vous
avez l’habitude, vous autres ouvriers, de fêter le
lundi. Je n’aime pas cette habitude-là : celui qui
veut travailler chez moi doit travailler toute la