pelle au fond et ramena le squelette. Elle se mit à crier : « Ah ! Dieu me garde ! Qu’as-tu mis là-dedans ? Au diable qui boira cette bière ! » Ulespiègle répondit : « J’ai fait comme le maître m’avait dit : j’y ai mis Houblon, notre chien. » En ce moment arriva le brasseur, qui avait passablement bu, et qui leur dit : « Que faites-vous, mes chers enfants ? Êtes-vous contents ? – Je ne sais, répondit la servante, ce que diable nous faisons ; je suis sortie une demi-heure pour voir le bal, et j’ai dit au nouveau garçon de faire bouillir le houblon pendant ce temps, et c’est le chien qu’il a fait bouillir ; en voilà le squelette. — Oui, maître, répondit Ulespiègle ; vous me l’aviez commandé ainsi. Ne suis-je pas bien malheureux ? Je fais tout ce qu’on me commande, et personne ne m’en sait gré. Qu’on prenne tels brasseurs qu’on voudra : si leurs ouvriers faisaient seulement la moitié de ce qu’ils commandent, ils seraient contents. » Là-dessus Ulespiègle prit congé et s’en alla, et nulle part on ne lui savait gré de ce qu’il faisait.
CHAPITRE XLVIII.
à coudre dans un tonneau.
n arrivant à Berlin, Ulespiègle s’engagea
comme garçon tailleur. Quand il fut sur
l’établi, le maître lui dit : « Garçon, soigne