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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

le garçon l’arrêta et lui dit : « Maître, écoutez-moi : il n’a fait que ce que vous lui avez commandé. Vous lui avez dit de remonter le lit au grenier et de s’en aller de là. C’est ce qu’il a fait, comme vous voyez. » Le maître se laissa calmer. D’ailleurs, que pouvait-il faire ? Ulespiègle était parti, et il n’y avait qu’à faire réparer la toiture. Le garçon lui dit : « Avec de pareils compagnons il n’y a pas grand’chose à gagner. Celui qui ne connaît pas Ulespiègle n’a qu’à avoir affaire à lui : il le connaîtra bientôt. »



CHAPITRE XL.


Comment Ulespiègle prend les marteaux, les tenailles
et autres outils d’un forgeron, et les
forge ensemble.



Lorsque Ulespiègle sortit de chez le forgeron, on était à l’entrée de l’hiver. Il faisait très froid, et il gelait fort ; les vivres étaient chers, si bien que beaucoup d’ouvriers étaient sans ouvrage, et Ulespiègle n’avait pas d’argent pour vivre. Il s’en alla plus loin, et arriva dans un village où il y avait aussi un forgeron, qui le prit comme ouvrier. Mais Ulespiègle n’avait guère envie de rester là garçon forgeron, s’il n’y eût été forcé par la faim et les rigueurs de l’hiver, et il se dit : « Supporte tout ce que tu pourras supporter, et, tant que les grands froids dureront, fais ce que voudra le forge-