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introduction

Solidor, à l’entrée de la Rance. Ce donjon, basse fosse [1] d’Aleth, se reliait aux défenses de la porte dont il faisait l’extrémité. La tour Solidor n’ayant été bâtie qu’en 1382, par Jean V, le récit de la chanson sert à constater l’existence sur ce point d’une fortification plus ancienne ; la nouvelle construction se sera élevée sur les soubassements de la précédente, ce que démontre d’ailleurs la différence de l’appareil à la base de l’édifice actuel. Jusqu’ici aucune difficulté ; mais comment expliquer que la hauteur de la tour Aquin soit presque identiquement celle de Solidor (54 pieds) bâtie longtemps après, que la forteresse d’Oregle ait le nombre d’étages de l’édifice du XIVe siècle ; nous sommes obligé d’attribuer cette singularité à une interpolation [2].

On retrouve au village de Saint-Étienne, où Charlemagne fonde une chapelle en mémoire de la bataille de trois jours qui le force à un siège en règle, une chapellenie fort ancienne [3]. Il y en a eu

  1. Note du ms. de Ste Geneviève,
  2. Elle semble démontrée par le rapprochement des v. 219 et 2286.
  3. La chapelle actuelle de S. Étienne, bâtie en 1577, a été précédée d’un autre édifice. D’après un aveu de la seigneurie de Châteauneuf de 1542 (Arch. d’Ille-et-Vilaine) : « le gardien de S. Estienne doit 2 sols 2 deniers. » Au-devant de la chapelle, une croix très-ancienne, qui mérite d’attirer l’attention, porte à sa base : Sc*