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introduction

pour ainsi dire, dans le moule littéraire de la langue d’oil, mêlant les noms familiers à l’histoire de son pays aux noms de l’épopée générale. Ce qui appartient à cette dernière n’a pas dans son œuvre de vérité spéciale et fait partie du contingent littéraire. Ce qui au contraire demeure en dehors, soit dans l’affabulation, soit dans le détail des faits ou la personnalité des héros, peut avoir son fondement dans la tradition.

Cette portion semble au premier abord considérable. D’une part, les événements sortent du cadre banal par la précision de la mise en scène ; d’autre part, nous trouvons des guerriers d’une même race, presque tous inconnus aux trouvères français.

Une confusion a empêché d’étudier l’ouvrage à ce point de vue. Le mot Sarrasin, qui se rencontre un grand nombre de fois dans le roman d’Aquin, a fait croire que la guerre de Charlemagne avait lieu contre les véritables Sarrasins. Un auteur ingénieux [1] a bâti, sur la venue de ces peuples en

  1. « Je ne trouve point hors d’apparence que de cette grande multitude de Maures deffaicte par Charles Martel... il ne s’en puisse estre sauvé une bonne partie, laquelle aurait bien pu descendre de Tours... à Nantes par la rivière de Loyre.. et de Nantes... en ceste autre coste de Bretaigne où est située Qui-