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introduction

anciennes unissant Roland à la Bretagne ? Nous trouvons dans Renaus de Montauban un passage qui semble confirmer cette dernière supposition

Sire, dist li vallés, Rollant m’appelle on,
Et fui nés en Bretaigne, tot droit à Saint Fagon, [1]
Fix sui vostre seror.........................

La compilation de Girard d’Amiens se rapproche de la même fiction. Tout en donnant à Roland un autre père, Milon, duc d’Angers ou d’Anglers, par une bizarrerie qui dénote l’interpolation et le remaniement maladroit, elle place le séjour de la duchesse d’Angers, sœur de Charlemagne, à Vannes, la propre ville du Tiori de notre chanson [2]. Il faut encore rapprocher le « noble prince de Cornouailles, » également époux d’une sœur de Charlemagne et père du « glorieux chevalier Roland, fleur de toutes les vertus chevaleresques, » dans le récit d’Ulrich Fütrer [3]. Ces traditions, d’ailleurs, ne sont pas sans fondement. Roland apparaît dans le seul texte historique qui fasse mention de sa mort, comme préfet

  1. Saint-Fagon est inconnu en Bretagne ; ne serait-ce pas le château du Saint in fago, dans la forêt du Faou, près de Gourin ? — Cf. Renaus, Ed. Michelant, p. 119-120.
  2. Notes, p. 180.
  3. Histoire poétique de Charlemagne, p. 408 et stes.