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la conqueste de la bretaigne

« Que estableys sus la crestïenté ! »
2490Et dist le prince : « Ce me vient bien à gré,
« Alez y tost ne soiez demouré. »
Et ceulx respondent : « A vostre volenté. »
D’entre les aultres s’est ung Noires tourné,
Le cheval a moult tost esperonné ;
2495Juqu’aux Franczoys ne s’est mye aresté,
Orgueillous fut, foul et demesuré ;
Sur tous les aultres fut forment enparlé.
Quant il parla, il fut bien escuté ;
Apela [Nesmes], mès ne l’a pas nommé,
2500Quar ne sczavoit comme estoit apelé.

XXV

DIst le paien : « Or[e] me entendez :
« Par moy vous mande Doret nostre avouez,
« Qui est nepvou Aiquin le amirez,
« Que le trehu maintenent nous rendez,
2505« Ou si non ja d’i[cy] ne tournerez, (fo 45 vo)
« Escoutez ore, si vous sera renommez :
« D’or fin d’Arabe quatre mille trousez,
« Seilles de peilez, ciclatons et cendez,
« Deux mile brognes et mil escuz bouclez,
2510« Chevalx d’Arabe .IV.c souranne[z],
« Mil haquenées blanches et bien sellé[es],
« Leons et monstrez [...] moult bien donte[z],