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introduction

Cette première copie servit à l’exécution d’un certain nombre d’autres, de plus en plus rajeunies et abrégées, qui accompagnent les mémoires dont nous avons parlé. Toutes ces transcriptions, ainsi que celle que l’on trouve plus tard dans la collection du marquis de Paulmy, sont sans valeur ; car elles procèdent toutes du manuscrit de la Bibliothèque Nationale. Nous n’avons donc à nous occuper que de celui-ci, qui a pour nous la valeur d’un original.

Ce manuscrit unique n’est que du XVe siècle. Il ne nous est parvenu que grâce à la restauration qu’on lui fit dès la fin du siècle suivant. Le premier feuillet avait déjà disparu. En dehors de cette perte, nous avons la chanson telle que le copiste du XVe siècle nous l’a laissée, c’est-à-dire inachevée. Quelle en est la cause ? On en a donné une raison trop spirituelle pour être vraie [1]. Aquin n’est pas la seule chanson inachevée, et le courage des scribes, comme celui de l’auteur des Epopées, était à toute épreuve. Les Girard d’Amiens, pour ne rien dire des chansons du bon temps, sont là pour le prouver. D’ailleurs,

  1. « Le scribe qui, au XVe siècle, a copié cette chanson et l’a déplorablement défigurée, n’a pas eu le courage de pousser plus loin sa transcription ; nous l’en remercions du fond du cœur. » M. Léon Gautier, Épopées françaises, II, p. 305.