Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
la conqueste de la bretaigne

V

RIpe s’en trouve, Richer et Tïoris,
Et cil de Vennes le courtays Baudoins,
195Chacé l’avaient les couvers malvéys,
Hors de sa terre fut chacé et yssis.
Lors chevaulchent les messagez de pris,
Par plains [s’en vont], par terre et par larris,
Vers Quidallet la cité seignouris.
200Cité est bonne, faitte dou temps entis,
Ains que Dieu fust en la Virge nasquis
Qui pour son peuple fut en sainte crouez mis ;
La fist roy Dayres qui moult fut potéys ;
N’est mie close de fust ne de palys,
205Anceys est close de fort mur chauséys,
A cheres estres, à pilliers [et] à virs,
Et à grant salles sour pilliers bien assis ;
La mer lui bat environ le réys,
Fors d’une part y vient la mer touz dis,
210C’est devers Bise, ce conte ly escris ;
Là est la porte et le pont tournéys
Par où l’en entre et veit l’en ou pays ;
Le portal fut à voulte bien assis,
Et la grand porte de couepvre getéys ;
215Le pont de fer et tretout le postis
Jouste le port vers la roe de medis.
Illec avoit ung fort dongeon poursis