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château est fort, quoique petit. » Les païens doublent le cap Saint-Mathieu et changent de vent. Ils entrent dans le havre de Brest et pénètrent dans la ville. Ils s’y reposent et mangent copieusement. « Où irons-nous ? » demandent-ils dès le lendemain à leur roi. « À Carhaix, dit celui-ci ; c’est la ville du vieil Ahès, qui nous a fait tant de mal, et qui a blessé Doret mon neveu. » Ils montent tous à cheval ; la reine les accompagne. V. 2133-2189.

Les païens s’établissent à Carhaix, dont ils réparent les murs. Aquin appelle à lui tous ses barons païens fixés en Bretagne. Il se hâte surtout d’écrire aux Norois de Nantes. Ceux-ci font lire le message, y apprennent le désastre de Quidalet et envoient tout de suite au secours d’Aquin trente mille hommes et des provisions de bouche. V. 2191-2209.

L’auteur revient à Charlemagne. Celui-ci ne sait pas encore le départ d’Aquin ; il assiste à la messe dans sa chapelle, puis, sortant au dehors, regarde du côté de la Cité ; il entend des pleurs et des cris qui s’élèvent de la ville. Étonné, le roi envoie Fagon en reconnaissance. Fagon arrive à la porte de Quidalet, voisine de la Tour-Aquin. Il entend distinctement la voix des païens. « Ah ! font-ils, Aquin, nous ne devons guère t’aimer, car tu nous as abandonnés. Maintenant, il ne nous reste qu’à mourir de faim ou à nous chrétienner, » Fagon revient tout joyeux annoncer à Charlemagne que la ville est à lui. L’empereur fait sonner les trompettes, s’approche des murs. Les païens ouvrent la porte et baissent le pont-levis. L’empereur fait baptiser les païens qui se convertissent et trancher la tête de ceux qui se refusent au baptême. V. 2210-2277.

Charlemagne n’oublie pas les prisonniers chrétiens. Un des comtes s’offre de le conduire à la chartre où ils sont renfermés, forteresse dont l’entrée est près du pont-