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la résistance des païens de la flotte, secourus par ceux de la ville. V. 1371-1405.

Un seul navire s’échappe, la mer l’emporte vers les rochers de Biseux, puis il descend la Rance au fil de l’eau. — L’Archevêque fait le partage de la prise entre les chrétiens et retourne à sa tente avec un immense butin. V. 1406-1417.

Charlemagne tient conseil avec le duc Naimes devant sa tente. Il lui rappelle l’origine de cette guerre. Étant allé tout jeune conquérir la Saxe sur Guitelin, Aquin a profité de cette longue guerre pour s’emparer de la Bretagne et se faire couronner à Nantes. Il occupe maintenant Quidalet, mais Charlemagne craint qu’il n’abandonne cette ville et ne lui échappe. Naimes répond qu’il ira lui-même camper dans l’île de Césembre avec ses chevaliers. Il y mènera des vaisseaux. De l’île, il pourra surveiller tous les mouvements d’Aquin, et l’arrêter, s’il tente de s’enfuir. Charlemagne l’engage, pour plus de sûreté, à prendre Fagon avec lui. Celui-ci se joint à la troupe de Naimes ; tous deux, avec plus de mille chevaliers, s’en vont à Césembre à cheval. Ils campent dans l’île ; le soleil est levé, le jour est beau, Naimes, assis devant sa tente, regarde du côté de la Cité. Il aperçoit de nombreux Sarrazins sur les tours et les murailles. Il prie Dieu de livrer aux chrétiens cette redoutable ville ; il ne se doute guère du malheur qui lui arrivera avant trois jours, faute de faire bonne garde. V. 1418-1481.

Aquin est à Quidalet. Il est triste et se lamente de la perte de sa flotte et d’avoir vu naguère brûler Dinard et les siens. Il appelle ses gens et les excite en leur rappelant ces funestes événements. Les chrétiens l’environnent de toutes parts ; ils veulent même l’empêcher de fuir en son pays, et, dans ce but, Fagon et Naimes sont établis à Cé-