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roi saute légèrement sur son cheval. Il s’en va frapper un chevalier ennemi, puis une foule d’autres. Au milieu de ces prouesses, Charles fend la tête à un des conseillers d’Aquin, appelé Séguin ; l’enseigne de Saint-Denis crie : « Montjoie ! » et Naimes s’exclame : « Vous avez bien vengé Thierry, duc pour duc ! » Les païens s’enfuient, emportant le corps de Séguin. V. 980-1030.

Aquin fuyant rencontre une seconde fois l’impératrice. Ils se désolent ensemble de la mort de Séguin et des autres. — Séguin se trouve être le propre frère du roi. — La reine s’évanouit. « Dame, reprend Aquin dont le courage se ranime soudain, cessez de pleurer, ils seront vengés. » V. 1031-1055.

Le jour est terminé, la nuit a mis fin au combat. La lune brille et éclaire le champ de bataille. Charlemagne le visite et fait mettre à part les corps des chrétiens qui ont péri. On construit un beau charnier sur lequel on établit une chapelle, dont le maître-autel est dédié à saint Étienne. Charles, après avoir enterré ses gens, gémit sur leur perte. Naimes lui prodigue ses consolations. Après leur entretien, les Français s’en vont sur le champ de bataille, ramasser hauberts, heaumes, écus, lances, haches, épées brillantes, jupes de paile, ciclatons et autres richesses sans nombre qui y sont demeurées, ainsi que les chevaux errants. V. 1055-1093.

Naimes donne alors à Charlemagne le conseil d’investir la ville. Le roi, pour mettre à exécution ce projet, fait écrire par un clerc des lettres à tous les barons de son royaume. — À la lecture de ce message, les barons s’empressent d’accourir ; il ne reste point d’hommes en France. Quatre cents chevaliers se distinguent entre les autres par la beauté de leurs armes. Charles éprouve une grande joie en les voyant arriver. Il jure par saint Denis de ne