Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xcvi
sommaire

moment, on aperçoit des ennemis. « Ne sont-ce pas les païens ? dit Charlemagne. — Oui, sire, répond Baudouin, ce sont ceux qui nous poursuivent depuis Quidalet. » Charles se réjouit de l’à-propos de cette rencontre. V. 422-454.

La bataille commence : Richard, Thierry, Ernoul de Flandres, Garin, le duc Naimes, Baudoin et les Bretons courent au combat. — Épisode. Un conseiller d’Aquin attaque Ripé et lui porte un coup furieux. Ripé reste sur son cheval, mais il rougit de honte d’avoir reçu un pareil affront devant le duc Thierry, son voisin de combat. Il se précipite sur le païen et le tue. À ce beau coup, celui qui porte l’enseigne de saint Denis crie : Montjoie ! Les autres comtes et ducs joutent ensuite, chacun vient à bout de son adversaire. Un seul des Norois s’échappe ; il s’enfuit vers la rivière [de Rance] et se dérobe entre les rochers. V. 455-486.

Le païen échappé du combat arrive au palais d’Aquin ; il appelle trois fois l’émir et lui annonce que Charles va s’emparer de lui, que de son royaume, qui s’étend jusqu’à la Sélune, il ne lui restera rien. Aquin s’écrie avec fureur : « Charlemagne n’est pas si fou que d’entreprendre de conquérir ma terre. Par Mahomet ! avant quatre jours, je l’aurai tué ou emprisonné dans Oreigle. — Vengez donc mes frères, dit le Norois. » — L’impératrice fortifie la résolution du roi : « Quand je suis venue ici, dit-elle, vous m’avez fait don d’Oreigle et de Paris, de la belle France ; vous me devez le roi de Saint-Denis pour que je l’envoie tout vivant dans votre pays. Si vous tenez ces promesses, je vous aimerai et vous aurez un honneur éternel. Hâtez-vous, car ils détruisent votre royaume. » — Assentiment d’Aquin, préparatifs du combat ; trente mille hommes vêtus de fer sortent de la ville et marchent sur