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MADAME MARGUERITE PORADOWSKA


Madame Marguerite Poradowska, bien qu’elle porte un nom polonais, est une de nos compatriotes. Fille du paléographe E. Gachet, elle est Française par son père et sa mère. Mariée à un des chefs de la dernière insurrection polonaise en exil à Paris, elle suivit son mari en Galicie.

C’est dans cette contrée, voisine des Carpathes, qu’elle a observé et décrit, avec beaucoup de verve et de poésie, ces âmes et ces mœurs si différentes des nôtres, la large vie au grand air, l’hospitalité touchante, la vie des grandes dames, des paysannes et des popadias, la poésie primitive, les travaux des champs, les montagnes blanches derrière les forêts de sapins couverts de lichen qui les font ressembler à des vieillards.

Mme  Marguerite Poradowska publia en 1880 une nouvelle intitulée Tournesol et bientôt un roman Yaga, qui parut dans la Revue des Deux Mondes. À ce premier roman succéda bientôt Demoiselle Micia (1888) publié chez Hachette et auquel l’Académie française décerna le prix Jules Fabre. Cette petite Micia, enfant tenace et exaltée, c’était la jeune fille polonaise, qui sera avec les variétés du caractère et du rang l’héroïne de presque tous les livres suivants. De 1872 à 1903, la Revue Deux Mondes donnait Popes et popadias qui fut édité chez Hachette sous le titre de Filles du Pope (couronné par l’Académie française) ; ensuite Marylla encore édité chez Hachette ; Pour Noëmi (couronné par l’Académie française) et le Mariage romanesque.

Entre temps, Mme  Marguerite Poradowska a écrit pour la Mode pratique, le Mariage du Fils Grandsire, roman tout français dont les personnages évoluent dans un milieu qui fut familier à l’auteur pendant sa petite jeunesse.

Mme  Poradowska a publié dans le Figaro, dans la Revue Bleue et la Revue Hebdomadaire des études et des croquis sur Chopin qui furent très remarqués. Depuis plusieurs années, elle collabore à L’Art où elle donne des bibliographies et des études artistiques. Outre les six romans qu’elle a donnés à la Revue des deux mondes, elle y a publié également six longues nouvelles adaptées du polonais afin d’y faire connaître le génie slave.

C’est Henri Sienkiewicz, l’auteur de Quo Vadis, qui le premier a encouragé Mme  Paradowska à écrire.