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introduction

La Mort Aymeri perdit assez vite sa popularité, et nous n’en avons trouvé aucune trace dans les vastes collections de romans en prose faites au xve siècle. Ces compilations étaient rédigées d’après nos chansons de gestes depuis longtemps soudées les unes aux autres dans les mss. cycliques ; le manuscrit de la B. N. fr. 1497, par exemple, a du être fait sur un ensemble de poèmes disposés comme dans les manuscrits de la même bibliothèque fr. 368 ou fr. 774 ; cette rédaction en prose comprend : Aimeri de Narbonne..., le Siège de Barbastre, les Enfances Vivien, le Covenans Vivien, Aliscans, Renouart, le Moniage Renouart et le Moniage Guillaume. C’est justement dans cet ordre que se présentent, sous leur ancienne forme rimée, les six ou sept dernières chansons que nous venons de citer dans les manuscrits de la B. N., fr. 368 et 774. Les manuscrits comprenant exclusivement les chansons du groupe d’Aimeri, où notre poème avait sa place normale, comme les mss. du Musée britannique Roy. 20.B.XI. et Harl. 1321, présentent un type cyclique qui dû être abandonné assez tôt. Et quand le goût des lecteurs du xve siècle se porta vers les romans en prose, ce furent plutôt les manuscrits groupant tous les poèmes de Guillaume, Vivien et Renouart, en un seul livre, comme ceux dont nous venons de parler, qui durent servir de point de départ aux derniers remanieurs de notre vieille poésie épique. Ce fait peut expliquer pourquoi la Mort Aymeri n’a pas été comprise dans leur travail.

La seule trace que la Mort Aymeri ait laissée dans la littérature du siècle suivant, a déjà été signa-