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la mort aymeri de narbonne

xi, celui de la Bibliothèque Nationale, relié en 2 tomes, fr. 24369 et 24370 (anc. La Vallière 23 et 23 A), présentent cet autre type de manuscrit cyclique. On dut alors éprouver quelque difficulté à établir un ordre chronologique entre les chansons du groupe d’Aimeri et de celle du groupe de Guillaume, ces groupes ayant eu une même origine, mais aussi chacun un développement propre. De là le système des incidences. Si l’on jugeait contemporains et simultanés les événements racontés dans deux chansons de gestes dont les héros et le théâtre étaient différents, on intercalait une de ces chansons dans l’autre, de manière à conserver autant que possible l’ordre chronologique dans l’ensemble des récits de tout le cycle.

C’est ce qui a été fait pour la Mort Aymeri dans le ms. B. N. fr. 24370 : elle a été insérée dans le Moniage Renouard, et nous verrons que le copiste nous avertit lui-même de ce procédé.

Dans ces manuscrits, les incidences, de même que l’ordre des chansons, durent être consacrées assez vite. L’incidence devait toujours avoir lieu dans les Enfances Vivien, pour faire place au Siége de Barbastre, et dans le Moniage Renouard, pour la Mort Aymeri.

Le scribe du manuscrit du Musée britannique, Old Roy. 20, B. xix, qui renferme une des collections les plus complètes de chansons de la geste de Guillaume d’Orange, ne fait pas l’incidence habituelle, aussi se croit-il obligé d’avertir ses lecteurs de la disposition exceptionnelle de son manuscrit ; au f° 126 v°, dans la marge inférieure, il écrit :