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Cette fleur des lieux saints était en grande renommée jadis, et sa vieille réputation a survécu au moyen âge. Desséchée, elle renaît pour peu qu’elle soit plongée dans l’eau ou simplement exposée à l’humidité. Cette sorte de palingénésie a donné lieu à mille légendes qui ne sont pas encore oubliées. La rose de Jéricho est d’abord un don mystique apporté par l’ange Gabriel à la Vierge Marie. Selon la croyance populaire, cette fleur sacrée n’opérait son gracieux miracle et ne s’épanouissait qu’au moment où la nuit de Noël invitait les populations chrétiennes à l’adoration.

La fleur polegius, dont un célèbre évêque de Metz, Adémare, célébrait les vertus avec tant d’enthousiasme, qu’il obtenait de la générosité de ses auditeurs émus assez d’oboles pour agrandir la nef de sa cathédrale, n’était autre chose, aux yeux de biens des gens, qu’une rose de Jéricho. La Revue des sociétés savantes a publié un curieux article de M. Ch. Abel qui spécifie toutes les précautions qu’on devait prendre encore au quatorzième siècle pour se procurer le miraculeux polegius. Une observation attentive a