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LA FRANCE

dans l’Asie méridionale, et la Corée, à la limite de l’Asie orientale. Ces trois contrées, dont deux se trouvent situées aux extrémités des océans asiatiques, et l’autre à distance presque égale de chacune d’elles, semblaient, par leur position, qui domine l’Asie, par le commerce considérable de cabotage qui peut être établi entre elles, devoir appartenir à un seul possesseur.

Or des événements récents viennent d’appeler sur ces trois contrées l’attention de la France.

Madagascar a assassiné dernièrement deux de nos équipages. La Cochinchine, qui depuis longues années torture et martyrise nos missionnaires, vient de mettre le comble à ses cruautés. Enfin, le roi de Corée, pressé par des factions intérieures, vient d’offrir au gouvernement français une cession de territoire en échange de la garantie de son autorité.

Les expéditions de Madagascar et de Cochinchine sont résolues, celle de Corée le sera peut-être bientôt ; mais il ne suffit pas que la France montre la puissance de ses armes, il faut qu’elle sache en profiter.

Elle est la seule puissance maritime importante qui n’ait pas de possessions sérieuses en Asie, et il est urgent qu’elle en acquière. Les Russes sont en Sibérie et sur les rives de l’Amour, les Espagnols aux Philippines, les Hollandais à Java, les Américains aux îles Sandwich, les Portugais à Macao, l’Angleterre partout. Tous leurs établissements sont en pleine prospérité. Nous, au contraire, nous n’avons pas un port où puissent se réfugier, en temps de guerre, les navires de notre station ; pas une colonie de rapport dans ces contrées destinées à offrir à tous les peuples d’Europe des colonies florissantes.