questa Istoria[1]. » Et pourtant il cède parfois au désir d’innover soit en altérant, soit en modifiant quelques noms : Gautier d’Orlin devient Gualtieri di Parigi (chap. 41) ; Bernard de Meaux, Bernardo lo Tapino (chap. 51) ; Dionès, fille du roi de Perse, Diana « benchè alquni la chiamino Dianesa » (chap. 70, fol. 110 r° du ms. de la Laurenziana) ; le duc Herbert, chef des Allemands déserteurs, est remplacé par Gualtieri della Magna (chap. 44) ; les deux frères qui vont en Orient à la recherche de Roland, et que l’auteur de l’Entrée d’Espagne nomme Hugues et Anseïs de Blois, sont présentés par la Spagna en prose comme étant les fils de « Gherardo da Rossiglione » (chap. 110) ; le premier Français qui, sorti du camp de Pampelune, reconnaît Roland, à son retour d’Orient, est, d’après l’Entrée, Rainier, sire de Nantes, et, d’après la Spagna en prose, Rinieri di Parigi (chap. 119[2]).
En somme, comme l’auteur de la Spagna en vers, l’auteur de la Spagna en prose en a pris assez à son aise vis-à-vis du « Turpino francioso » ; mais, dans l’ensemble, il faut reconnaître que son récit a un degré de fidélité notablement supérieur et a mieux conservé l’agencement et les proportions de l’Entrée d’Espagne.
Le Viaggio paraît être resté absolument inconnu jusqu’en 1871, date où M. Antonio Ceruti en a publié le texte d’après un manuscrit de l’Université de Pavie, le seul qui paraisse nous l’avoir conservé. La « lunga dice-