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AVANT-PROPOS


Il y a quelque cinquante ans, lorsque Venise subissait encore la domination autrichienne, le regretté professeur Adolf Mussafia prit une copie complète du seul manuscrit connu de l’Entrée d’Espagne avec l’intention de publier cette longue chanson de geste. Cette intention ne s’était pas encore réalisée en 1882, date où parut mon mémoire intitulé Nouvelles recherches sur l’Entrée de Spagne. Mussafia m’offrit alors la copie qu’il avait prise pour servir de base à une édition que l’état de sa santé ne lui permettait pas d’entreprendre lui-même. Je collationnai cette copie sur le manuscrit de Venise en mai et juin 1884, espérant, malgré tout, que Mussafia pourrait me prêter son concours pour l’édition[1]. Cet espoir ne se réalisa pas : impossibile ! tel fut son dernier mot, daté du 24 juillet 1901[2].

La copie de Mussafia, dont les marges contenaient beaucoup d’observations utiles pour l’établissement du

  1. Voir le Bulletin de la Société des anciens textes français, aux dates des 25 juin 1884, 21 mars 1888 et 13 mars 1901.
  2. Bulletin cité, 6 novembre 1901 : « M. A. Thomas fait savoir au Conseil que M. Mussafia, qui devait éditer avec lui l’Entrée de Spagne, renonce, en raison de l’état de sa santé, à prendre part à cette publication en vue de laquelle il avait fourni une copie complète du poème. M. Thomas reste donc seul chargé de l’édition. »