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V


LA DATE


Dans son mémoire sur l’Entrée d’Espagne, Léon Gautier, s’appuyant sur des considérations générales, a attribué la composition de notre poème au xive siècle[1]. Plus tard, dans la deuxième édition de ses Épopées françaises[2], il a précisé la date : pour lui, « l’Entrée en Espagne est une compilation des premières années du xive siècle », et la continuation, désignée sous le nom de Prise de Pampelune, « appartient au premier quart du xive siècle[3] ». Bien que Léon Gautier n’indique pas formellement la raison qui lui fait ainsi dater la Prise de Pampelune, il me paraît évident qu’il s’appuie sur une intéressante remarque faite par M. Pio Rajna au sujet du poème de Nicolas de Vérone.

M. Pio Rajna a étudié avec sa perspicacité ordinaire le Liber de generatione aliquorum civium urbis Paduae de Giovanni de Nono[4].Dans cet opuscule, composé entre 1325 et 1328, il est question, à propos de la famille « de Runchis Campanilium », du concours prêté par le roi Desirier (ou Didier) à Charlemagne, pour la conquête de l’Espagne et de la prise de Pampelune. Voici les propres termes du chroniqueur généalogiste :

  1. Bibl. l’École des chartes, 4e série, t. IV, p. 219.
  2. T. III (1880), p. 404.
  3. Ibid., p. 455.
  4. Romania, IV, 171-173, au cours d’un article intitulé : Le origini delle famiglie padovane e gli eroi dei romanzi cavallereschi.