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notes et corrections

une troupe de 20.000 hommes soudoyés par le pape. Les textes postérieurs portent le chiffre à 20.600 (Spagna) ou à 20.666 (Viaggio) ; toutefois le roman d’Aquilon de Bavière est d’accord avec l’Entrée d’Espagne. Les conteurs italiens ont substitué Roland au « Constantinus præfectus Romanus cum viginti millibus heroum « du Pseudo-Turpin (chap. 11) avec d’autant plus de facilité que dans la Chanson de Roland le neveu de Charlemagne prend 20.000 hommes pour faire l’arrière-garde de l’armée française.

182. Le père de Roland est ordinairement appelé par la suite Mille ou Milon d’Anglant ; toutefois, à la rime, l’auteur de l’Entrée d’Espagne se sert une fois de la forme Mille d’Anglor (v. 13114). Les textes français hésitent aussi entre Aiglant et Angler.

183. Le « frère Baligant » dont il s’agit ici est Marsile (cf. vv. 157 et s.) ; l’autre frère est Falseron ; leur père est Galafre (v. 12172), mort bien avant le moment où l’auteur de l’Entrée d’Espagne place le début de l’expédition de Charlemagne.

204. Roland tient Clermont de son aïeul (Bernard de Clermont) et Anglant de son père (Mille d’Anglant, au v. 182). Quant à Blavie (Blaye), c’est dans cette ville que la légende française place son tombeau, mais l’idée de faire du héros un seigneur de Blaye, idée empruntée à Turpin (ch. 11), n’a eu de vogue qu’en Italie.

238. Ce vers doit être rentré, car il est décasyllabe.

244. Au lieu de obli a, lire oblia.

254. Allusion à la fable de Phèdre « le Loup et l’Agneau », populaire au Moyen Âge comme de nos jours.

335. Ligier de Toraigne, c’est-à-dire Léger de Touraine appelé plus loin Eliger (v. 5894) et Eleger (v. 6980), n’est mentionné que dans la chanson des Saisnes.

367. Cette pointe malveillante contre « les fables d’Artur » s’explique par la concurrence très vive que la « matière de Bretagne » fit à la « matière de France », en Italie plus encore qu’en France.

369. Il vaut peut-être mieux corriger la leçon fautive estoier en ostoier « partir pour la guerre » qu’en estorer « préparer ».

373. Il n’est pas nécessaire de corriger mostrent en mostrerent ; cf. l’Introduction, pp. cxiii et cxxxi :